Pistes de réforme pour les prisons

Publié le par hertold29


Quelles solutions pour lutter contre la surpopulation pénale?
La tendance, je le rappelle est la construction de nouvelles prisons.Cette politique mise en place par le gouvernement a un effet certeS positif dans la mesure où ces constructions ont pour objectifs de réduire cette surpopulation mais à deux gros défauts, d’une part à chaque fois que de nouvelles prisons ont été construite elles ont été systématiquement remplis par les juges et ce n’est pas avec la politique d’incarcération qui existe aujourd’hui que ça devrait changer.

D’autre part, ces nouvelles prisons sont essentiellement basées sur la sécurité, les contacts humains entre détenus et surveillants disparaissent avec ce genre d’établissement (vidéo-surveillance, portes automatisées.)

Les solutions à la surpopulation carcérale qui peuvent être envisagées sont multiples et ne vont pas toutes dans le même sens.
On peut distinguer les quatre orientations suivantes :
    * développer les alternatives à la prison;
    * promouvoir les aménagement de peine;
    * créer plus de places en prison;
    * sortir de prison ceux qui ne devraient pas y ê
tre.

Les peines alternatives à la prison et l'aménagement des peines, une solution pour vider les prisons ?




La prison n'apparaît plus comme la seule solution pour punir une infraction. La prison ne devrait être la solution qu'en cas de stricte nécessité.

Le législateur a ainsi réduit les cas où la peine d'emprisonnement est la seule mesure envisagée. On assiste depuis quelques années à la dépénalisation de certaines peines :

    * en matière correctionnelle, les peines d'emprisonnement ferme doivent être spécialement motivées (art. 132-19 al.2 du Code Pénal, CP).
    * De même, le Nouveau Code Pénal, entré en vigueur le 1er mars 1994, a supprimé les peines privatives de liberté en matière contraventionnelle (art. 131-12 du CP) ce qui démontre une volonté de faire échapper à l'emprisonnement des personnes ayant commis des infractions de moindre gravité. - D'autre part, lorsque le préjudice subi par la victime est en voie d'être réparé, une peine d'emprisonnement peut paraître excessive. C'est pourquoi les articles 132-58 et s. prévoient des possibilités de dispense de peine lorsqu'il apparaît que le reclassement du coupable est acquis, que le dommage causé est réparé et que le trouble résultant de l'infraction a cessé.

Ensuite, la loi considère parfois que la personnalité du délinquant l'empêche de se voir imputer une faute pénale et par conséquent de subir une peine privative de liberté : c'est le cas, non seulement des déments (art. 121-1), mais également des mineurs de moins de 13 ans (art. 2 de l'ordonnance du 2 février 1945). Parallèlement, dans un souci d'aide au délinquant, le procureur de la République peut avoir recours à l'injonction thérapeutique comme alternative à la poursuite des consommateurs de stupéfiants.

Il faut enfin noter que les petites peines font plus de mal que de bien, elles plongent les gens dans un milieu hostile. Il s'agit donc de privilégier les mesures alternatives à l'emprisonnement.
articles 131-36-2 et 131-36-4 du Code pénal;

1- les peines alternatives
Les peines alternatives à l'emprisonnement dites « peines de substitution » doivent progresser dans le vécu et l'opinion des uns et des autres. Il faut comprendre qu'il s'agit de vraies peines, sanctionnant un comportement social réprouvé, incluant un élément de contrainte de l'individu tout en affirmant une volonté de ne pas l'exclure de la communauté.

Le travail d'intérêt général est sans doute le substitut le plus efficace aux courtes peines d'emprisonnement. Inséré dans le droit positif par une loi du 10 juin 1983 votée à l'unanimité par les deux Assemblées et conservé par le NCP, il consiste pour le condamné à accomplir pendant une durée comprise entre 40 et 140 heures, un travail non rémunéré au profit d'une personne morale de droit public ou d'une association habilitée (art.131-8).
60% des postes proposés correspondent au « TIG-balai » : travaux d'entretien des parcs et jardins. Même ce genre de travail a une valeur pédagogique, car le condamné est obligé de se soumettre à des obligations - importantes pour ce type de population - comme celle d'arriver à l'heure. Pour les 40% restant, deux hypothèses : ou bien le condamné a une compétence particulière et la société a tout intérêt à lui faire faire un travail correspondant à ses capacités, ou bien le condamné est sans qualification et le TIG peut être l'occasion de l'initier à une formation.
Il appartient à l' ETAT de recruter en nombre suffisant des JA    P et des membres de comité de probation afin d'élargir son application et de permettre son controle.
le bracelet magnétique ou arrêt domiciliaire sous surveillance électronique, prévu par les lois du 19 décembre 1997 et du 15 juin 2000, est en place à titre expérimental depuis septembre 2000. Il place le condamné sous surveillance électronique via un bracelet émetteur signalant au service chargé de la surveillance tout dépassement d'un rayon d'action fixé par le JAP.Le bracelet électronique constitue une alternative pertinente à l'emprisonnement et une modalité du contrôle judiciaire de nature à limiter le nombre de détentions provisoires; il permet aussi le maintien du lien social du condamné.
Rachida Dati a souhaité que les aménagements concernent désormais, non seulement les condamnés à de courtes peines, mais aussi de plus en plus les prévenus incarcérés en attente de leur jugement, représentant 27% du total des détenus.

Le bracelet électronique est «une mesure qui fonctionne très bien», avec un taux de récidive plus faible qu'en cas de sortie sèche, explique le vice-président chargé de l'application des peines au tribunal de Lille, Loïc Binot. «Mais elle nécessite des moyens humains importants», pour préparer les dossiers et accompagner les détenus, notamment parce que sur le long terme le bracelet peut être «assez difficile à supporter psychologiquement», souligne-t-il.
Quelles obligations peuvent être imposées au condamné sous bracelet électronique ?
L'obligation principale et systématique est l'interdiction de s'absenter de son domicile ou du périmètre déterminé par le juge, sauf à certaines heures durant lesquelles le condamné doit aller travailler, suivre une formation, etc. Le juge de l'application des peines (JAP) détermine les horaires que le condamné est dans l'obligation de respecter en tenant compte de plusieurs critères : l'exercice d'une activité professionnelle par le condamné ; le suivi d'un enseignement, d'un stage ou d'une formation ; la participation du condamné à la vie de famille ; la prescription éventuelle d'un traitement médical.
D'autres obligations laissées à l'appréciation du JAP peuvent s'y ajouter. Elles sont à peu près identiques à celles qui peuvent s'imposer à un condamné en libération conditionnelle : interdiction de rencontrer certaines personnes (victime, complices, etc.), de se rendre dans certains lieux (débits de boissons, établissements de jeux, etc.), obligation de suivre certaines activités ou soins. Les obligations du condamné peuvent être modifiées en cours d'exécution de la peine.
Articles 723-7, 723-10 et 723-11 du Code de procédure pénale et 132-43 à 132-46 du nouveau Code pénal ;

Le suivi socio-judiciaire est une peine destinée aux personnes condamnées pour une infraction sexuelle. L'objectif poursuivi est de prévenir la récidive des délinquants sexuels, notamment en les « incitant » fortement à suivre un traitement. Le suivi socio-judiciaire est prononcé par le tribunal ou la Cour en complément ou à la place de la peine de prison. Il implique que le condamné devra se soumettre, immédiatement ou à sa sortie de sa prison s'il est incarcéré, à un suivi judiciaire, social et éventuellement médical. S'il ne se conforme pas à ses obligations, le condamné devra exécuter une peine de prison supplémentaire
A quels condamnés s'applique cette mesure ? Le suivi socio-judiciaire est encouru en cas de meurtre ou assassinat précédé ou accompagné d'un viol, de tortures ou d'actes de barbarie, en cas d'agression sexuelle (y compris l'exhibition sexuelle), de corruption de mineur, d'enregistrement de l'image pornographique d'un mineur, de diffusion de messages violents ou pornographiques et d'atteintes sexuelles sur mineur. Lorsque la juridiction de jugement est le tribunal correctionnel, cette mesure peut être prononcée à la place de toute autre peine. La mesure concerne aussi bien les majeurs que les mineurs. En revanche, la juridiction qui prononce une peine de prison assortie, en totalité ou en partie, d'un sursis avec mise à l'épreuve ne peut ordonner un suivi.
Articles 131-36-1, 131-36-6 et 131-36-7, 221-9-1, 222-48-1 et 227-31 du nouveau Code pénal
Quelles sont les obligations du condamné dans le cadre du suivi socio- judiciaire ?
Le condamné doit se plier à un contrôle des obligations identiques à celles du placement sous surveillance électronique;

II. Les aménagements de peines

La réduction de peine est une mesure prise par le juge de l'application des peines qui permet de réduire la durée de la peine de prison. Elle ne peut être accordée qu'aux personnes condamnées définitivement. Il s'agit des personnes pour lesquelles les délais d'appel ou de pourvoi en cassation sont expirés ou qui ont déjà tenté des recours. Les détenus condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ne peuvent pas en bénéficier. Il faut rappeler que les réductions de peine ne concernent que la partie de la peine qui n'est pas soumise à une période de sûreté. Les réductions de peine octroyées se déduisent de la fin de la peine. Elles ont donc pour effet de rapprocher la date de sortie.Par conséquent, elles déplacent aussi les échéances pour avoir accès à certains aménagements de peine comme les permissions de sortir, la libération conditionnelle, la semi-liberté ou le placement à l'extérieur.
Quels sont les différents types de réduction de peine ?
Il existe deux catégories réduction de peine : la réduction de peine ordinaire, accordée aux détenus faisant preuve d'une « bonne conduite », et la réduction de peine supplémentaire, accordée aux détenus qui fournissent des « efforts sérieux de réadaptation sociale ».

Les permissions de sortie devraient être le moyen le plus utilisé pour tous les condamnés afin de préparer un recours à la vie du dehors. Au lieu de cela, elles sont accordées avec parcimonie, toujours aux même détenus et uniquement en fin de peine. Afin de préserver le lien familial, de rencontrer d'éventuels employeurs, de bénéficier d'un suivi médical spécialisé. la seule solution satisfaisante est d'effectuer des sorties régulières du monde carcéral. D'autant plus que le taux de non-retour suite à une permission est dérisoire : 0,6% en 1999 (212 détenus), parmi lesquels des non-retours pour hospitalisation ou décès.
Quels sont les différents types de permission de sortir ?
Trois catégories doivent être distinguées : les permissions de sortir en vue du maintien des liens familiaux ou de la réinsertion sociale, les permissions pour accomplir une obligation à l'extérieur, et les permissions pour circonstances familiales graves.

La suspension et le fractionnement de la peine
Ce sont des mesures qui permettent une réelle souplesse dans l'exécution de la peine, quand le condamné doit faire face à des problèmes familiaux, médicaux ou professionnels importants. La peine peut être suspendue pendant un temps ou exécutée par fractions, ce qui permet d'alterner les périodes dedans et les périodes dehors. Cette mesure reste cependant très peu utilisée par les magistrats.
Qui peut bénéficier de ces mesures ?
Seules peuvent en bénéficier les personnes condamnées par le tribunal correctionnel auxquelles il reste à subir une peine d'emprisonnement inférieure ou égale à un an.

la semi-liberté est un régime qui permet au condamné de sortir de l'établissement pénitentiaire sans surveillance pour exercer à l'extérieur une activité déterminée ou pour suivre un stage, une formation, se soumettre à un traitement, voire pour participer à la vie de famille en cas de nécessité particulière. Ainsi la répression n'est pas intrinsèquement liée à la rupture du lien social qui peut exister entre le condamné et sa famille ou via une activité professionnelle.

Comment se déroule une semi-liberté ?
Dans tous les cas, le juge de l'application des peines (JAP) détermine les conditions dans lesquelles la semi-liberté va s'effectuer. Il fixe les dates et les heures d'entrée et de sortie, en fonction du temps nécessaire au condamné pour exercer son activité à l'extérieur. Le détenu demeure soumis à la discipline pénitentiaire. Il n'est cependant pas soumis à une surveillance continue : ses activités à l'extérieur de la prison se déroulent en dehors du contrôle du personnel pénitentiaire. Le JAP accorde les éventuelles autorisations dont le condamné a besoin pour effectuer son activité (par exemple pour conduire un véhicule).

e placement à l'extérieur qui suppose que le condamné présente des garanties sérieuses consiste, pour l'intéressé à être employé en dehors d'un établissement pénitentiaire avec ou sans surveillance du personnel pénitentiaire. En cas de placement à l'extérieur sous surveillance, le condamné est employé en dehors de la prison à des travaux contrôlés par l'administration pénitentiaire, sous la surveillance continue du personnel pénitentiaire. Le placement à l'extérieur sans surveillance permet quant à lui de travailler dehors, y compris de façon temporaire, ou de suivre un enseignement, une formation, un stage probatoire en vue d'une libération conditionnelle. Là encore on a un système qui permet une resocialisation progressive même si l'accomplissement de la peine n'est pas terminé.

enfin, on devrait développer les libérations conditionnelles, celles-ci tendent à la réinsertion des condamnés et à la prévention de la récidive. Il apparaît que sortir de prison en libération conditionnelle c'est sortir de prison dans de très bonnes conditions. Car cela signifie qu'il y a une étude de faisabilité de l'insertion sociale du détenu, en relation avec les SPIP et sa famille. Un détenu en libération conditionnelle est lié par un contrat avec la société, il aura 100 fois plus de chance de sortir et donc de se réintégrer de façon correcte. Les chiffres attestent d'ailleurs que les taux de récidive des libérés conditionnels chutent considérablement. Cependant, la libération conditionnelle est une mesure en voie de disparition. En trente ans, les décisions d'octroi de cette mesure ont diminué de moitié.
Qu'est-ce que la libération conditionnelle ?
La libération conditionnelle est un dispositif qui permet à un condamné de sortir prison avant la fin de sa peine. La personne en libert conditionnelle doit respecter un certain nombre d'obligations pendant une période de temps déterminée (délai d'épreuve) et se soumettre à des mesures d'aide et de contrôle. Si le condamné respecte ses obligations, la peine sera considérée comme définitivement terminée à la fin de la période d'épreuve. Si au contraire il ne respecte pas ces obligations, il perd le bénéfice de la libération conditionnelle et doit retourner en prison pour terminer sa peine.
Articles 729 et suivants, D.520 et suivants du Code de procédure pénale

Sortir de prison ceux qui ne devraient pas y être...

Une autre piste est bien sûr celle de mettre en liberté un certain nombre de personnes dont on considèrerait qu'elles ne sont pas à leur place en prison: on pense notamment aux prévenus; mais également aux vieux détenus, ou encore aux détenus souffrant de troubles psychiatriques.

Les prévenus

Parmi les personnes incarcérées, on appelle prévenu quelqu'un n'ayant pas été condamnée définitivement: soit qu'elle n'a pas encore été jugée, soit qu'elle utilise les recours qui sont à sa disposition (appel, cassation).

La détention provisoire peut avoir plusieurs justifications: il peut s'agir de maintenir l'ordre public si la personne, mise en liberté risquerait de mettre en danger la sécurité d'autrui, cela peut être utilisé pour empêcher que l'accusé ne fasse pression sur des témoins ou ne tente de gêner l'enquête. Enfin, bien souvent, il s'agit de s'assurer de la présence de la personne au moment du jugement, de l'empêcher de se dérober à la justice. À ce propos, on constate une grande "inégalité" en ce qui concerne la détention provisoire: les plus pauvres vont plus en détention provisoire que les riches; en effet, il est plus facile de s'assurer de la présence le jour de l'audience de quelqu'un qui a un emploi stable, une famille et est propriétaire de son logement que de quelqu'un qui est au chômage sans domicile bien établi.

On a vu plus haut que les prévenus représentent un peu plus du tiers de la population carcérale en France. Il est clair que la diminution de la détention provisoire est un but essentiel, il est pourtant difficile de savoir exactement l'effet que cela aura sur l'évolution de la population carcérale. En effet, on peut se dire que, la grande majorité de prévenus étant condamnés (même si tout de même 3% d'entre eux ne sont pas condamnés), cela n'aurait que peu d'effet sur le nombre de détenus: les condamnés effectureaient leur peine après la condamnation alors qu'en l'état actuel ils est effectuent une partie avant. En fait, cette analyse est un peu simpliste pour plusieurs raisons: d'abord, il est avéré que l'on est très souvent condamné au minimum à la durée d'emprisonnement déjà effectuée avant le procès; par ailleurs, cela limite les possibilités d'utiliser des peines alternatives à l'emprisonnement.

On n'insiste pas ici sur les autres motifs de contester la détention provisoire (injustice qu'il y a à être emprisonné avant d'avoir été jugé, d'autant plus pour les innocents, confusion du sens de la peine quand la condamnation en justice s'avère être ce qui permet de sortir de prison, minimisation de l'utilisation des recours (si on doit sortir de prison peu après la condamnation, on ne va pas faire appel de la décision puisque cela augmenterait la durée de détention...))

La loi du 9 septembre 2002 prévoit une augmentation de l'usage du bracelet électronique, notamment pour diminuer le nombre de détentions provisoires. Il est prévu d'avoir 3000 bracelets fonctionnant en 2006.

Les vieux détenus et les détenus gravement malades

Les vieux détenus sont de plus en plus nombreux du fait de l'allongement des peines: au 1er septembre 2002, il y avait en prison 1683 détenus de plus de 60 ans dont 369 de plus de 70 ans, 39 de plus de 80 ans et 2 de plus de 90 ans.

Entrée en vigueur le 4 mars 2002, la loi sur les droits des malades prévoit la possibilité de suspendre la peine des condamnés atteints d'une maladie "engageant le pronostic vital" ou bien dont l'"état de santé est durablement incompatible avec le maintien en détention". C'est ce dernier cas qui s'est appliqué pour Maurice Papon en septembre dernier.

Pour l'instant, ces suspensions de peine ont été peu nombreuses: 14 au début octobre 2002.

Même si cette mesure aura peu d'influence sur le nombre de détenus, on ne peut qu'espérer qu'elle soit mieux appliquée.

Les détenus souffrant de troubles psychiatriques

les conclusions d'une étude de 2001 indiquent que 55% des détenus souffrent de troubles psychiatriques. Cette psychiatrisation de la détention qui est évidemment une cause et une conséquence des mauvaises conditions de vie en détention est très problématique, les structures de soins psychiatriques en prison n'étant pas bien adaptées à cela, la projet présenté en novembre semble proposer la construction d'un établissement pénitentiaire hospitalier spécialisé.

Un point intéressant est la diminution du nombre de déclarations de cas d'irresponsabilité pour démence aux procès en assises. Une des raisons est sans doute la diminution de 60% du nombre de lits en hôpital psychiatrique, les experts psychiatriques étant des cliniciens (mais peut-être que par le passé, l'effet était un peu inversé). Par ailleurs l'article 122.1 du noveau code pénal indique que même si le discernement de l'accusé était aboli, il peut rester punissable. Enfin, il n'est pas certain que la situation dans les hôpitaux psychiatriques soit toujours enviable par rapport à celle des prisons.

S'agissant de la recrudescence des suicides en prison, voiçi quelques pistes:
Pour réduire le nombre de suicides en prison, il faut d'abord que les prisonniers n'aient pas les moyens de se tuer, c'est ce que souligne le rapport de l'administration pénitentiaire qui doit être remis au ministère de la Justice.

Ce rapport va donc proposer la création de cellules sans potence de télévision pour empêcher les pendaisons. De même, les draps de lit des détenus suicidaires seront en papier, conçus pour se déchirer facilement.

Mieux détecter les prisonniers fragiles, c'est une autre des pistes explorées avec davantage de psychiatres et une meilleure connaissance des profils psychologiques des détenus. Un travail essentiel quand on sait qu'un quart des prisonniers sont atteints de maladies mentales graves.

AU JORF du 6 janvier 2009, les premières recommandations du contrôleur général des lieux de privation de liberté sur une prison, la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône):
1. L’établissement a mis en œuvre un « parcours individualisé » des détenus. Cette initiative paraît à première vue positive.Il s’agit d’accorder un traitement de faveur, meilleures conditions de détention, accès facilité au téléphone, proposition d’une formation en vue de la réinsertion, etc., pour les détenus supposés les plus méritants. Commentaire du contrôleur : « ce parcours consiste à opérer un tri parmi les condamnés en proposant une évolution à certains d’entre eux et laissant les autres sans espoir d’amélioration de leur sort. Ce système entraîne une ségrégation qui est contraire aux objectifs de la prison. Nous ne sommes pas contre le principe, mais il est dangereux de l’appliquer à une partie des détenus seulement ».
Deuxième observation, sur la lutte de l’administration pénitentiaire contre la transmission d’objets de cellule en cellule, entre les barreaux des fenêtres. « L’administration pénitentiaire fait poser des caillebotis dans ses établissements, pas des terrasses en bois exotique, mais des grilles aux mailles serrées pour interdire le yoyotage. Cela se traduit par une diminution drastique de la luminosité et de la visibilité, les détenus racontent qu’ils ont l’impression de passer de la lumière à l’ombre, le rythme biologique se brise, l’accès au ciel est interdit. » Cela aussi conduit à la violence, à l’auto-agression.

    *  Troisième observation, sur l’insertion et le service qui en a la charge, le SPIP, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation. Les salariés croulent sous la paperasse à remplir et ne prennent, ou ne trouvent, trop souvent, plus le temps de simplement rencontrer les détenus. Tous en sont alors frustrés, les fonctionnaires en charge comme les détenus.

    * Quatrième observation, sur les cours de promenade : « lieu de tous les dangers, menaces, racket, violence, jets de projectiles, trafics. Elles sont le réceptacle de toutes les tensions et de toutes les frustrations, d’autant plus vives que les détenus sont massivement privés d’activité. Le plus fort impose sa loi, des blessures graves sont fréquemment constatées, bon nombre des détenus refusent d’aller en promenade de peur des agressions et les coupables d’infraction sont loin d’être toujours sanctionnés ».

    * Cinquième observation, sur la possibilité de recours accordée aux détenus. Le contrôleur en souligne l’inanité dès lors que « les lettres peuvent être ouverte par celui dont on se plaint ».


L’attention doit être attirée évidemment sur les conditions de travail difficiles des personnels. Notamment a été constaté le découragement des personnels d’insertion et de probation (que traduit par exemple la rotation importante des effectifs), symétrique du vif mécontentement des détenus à leur endroit.
Ils laissent du coup de coté l'écoute et les préoccupations des condamnés.

Quelques mesures vont tout de même dans le bon sens comme l'adaptation de la détention aux individus. Les chauffards ne doivent pas se
retrouver avec des criminels. Un effort est aussi porté sur la formation des agents, le bracelet électronique, les unités de vie dans lesquelles se retrouvent le prisonnier et sa famille.
Mais la nomination d’un contrôleur général des lieux de privation de liberté (en la personne du conseiller d’État Jean-Marie Delarue) et quelques avancées ponctuelles (usage du téléphone portable pour les détenus, extension des possibilités de parloir sans surveillance, etc.) ne suffisent pas à contrebalancer les mauvaises nouvelles :
la durée maximale de placement en quartier d’isolement – la plus sévère d’Europe – n’est réduite que de cinq jours, l’humiliante fouille corporelle reste arbitrairement praticable, le flou des nouveaux textes préserve la toute-puissance discrétionnaire des chefs d’établissements et, par un astucieux jeu de dupes, la mise en œuvre de l’encellulement individuel est finalement abandonnée.

"En raison de la multiplication des courtes peines et des conséquences qui en découlent pour les personnes (stigmatisation, récidive, etc.), la prison finit, comme l’expliquait Michel Foucault dans Surveiller et punir (1975), par n’être plus qu’un « lieu de gestion des illégalismes populaires et de construction de filière délinquante » . La surreprésentation en prison des personnes atteintes de troubles psychiatriques est la manifestation d’une nette tendance à la protection de la société plutôt qu’au traitement des malades mentaux.  L’obsession disciplinaire caractérise l’incarcération des délinquants juvéniles, notamment à travers la création des Établissements pour mineurs (EPM).
la politique actuelle de traitement de la délinquance juvénile semble encore croire qu’il est possible d’inventer une prison sans les inconvénients de la prison.
L'institution renonce aussi à reconnaitre des droits aux détenus.

Enfin, penchons nous sur la prison en SUEDE;Cellules individuelles, douches quotidiennes... Les prisons sont plus humaines qu'en France et le royaume est le champion des peines alternatives... Elle est en effet la première à tester le bracelet électronique en ses murs.
 Divisées en trois niveaux (semi-ouverte, moyenne et haute sécurité), toutes proposent des cellules individuelles, des activités sportives et professionnelles, des programmes d'éducation, des thérapies comportementales (violence, toxicomanie...). Sans parler des appartements et des chambres pour les visites familiales, unités de vie avec cuisine, des douches quotidiennes, de la nourriture saine et d'une hygiène irréprochable !
Les pensionnaires élisent même leurs délégués et organisent la vie collective : de la cuisine au ménage, de la cafétéria à l'entretien des bâtiments.
 La société suédoise prône le traitement plutôt que la punition. La prison n'est choisie qu'en dernière option et pour un temps très court (des peines de six mois en moyenne). Dans cet esprit et pour lutter contre la surpopulation carcérale (seulement de 6%), la Suède a décidé, dès 1998, de mettre en place un système unique au monde de libération conditionnelle d'office aux deux tiers de la peine.
Avec seulement 5 000 condamnés détenus pour 13 000 qui sont hors établissement, la Suède est championne des mesures alternatives à l'emprisonnement : travaux d'intérêt général, périodes de probation ou bracelet électronique. Des sanctions choisies au cas par cas, selon les risques et les besoins des " clients ".


"Celui qui ouvre une prison doit savoir qu'on ne la fermera plus." (mark twain) et" celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison"(victor hugo)
"C'est dans les prisons que l'idée de liberté prend le plus de force et peut-être ceux qui enferment les autres dedans risquent-ils de s'enfermer dehors."(cocteau)

Publié dans solution du jour

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il est important que les familles puissent élever leurs enfants dignement et que ceux ci trouvent une place dans la société ... <br /> alors il y aura moins de gens dans les prisons
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