Pour un service public bancaire!

Publié le par hertold29

Crise immobilière américaine, crise financière mondiale, spéculation alimentaire, énergétique...
L'économie dirige le politique. Il devient urgent que les citoyens reprennent en main leur avenir, ne se contentent plus de rester des moutons englués dans la masse. Le modèle de société que nous prône le gouvernement français oublie le collectif en mettant en concurrence les individus. Les services publics sont en voie de démantèlement: éducation, santé, Poste, retraite,logement social subissent des régressions.
Le capitalisme, c'est l'accumulation des marchandises et du capital, basé sur l'exploitation, la dictature de la minorité sur la majorité; le stade récent a porté à son plus haut niveau cette constante grâce à la marchandisation des produits financiers, avec surproduction et accumulation.
L'autre cause essentielle de la crise résulte de la pression sur les salaires. Les instances dirigeantes mondiales développent la consommation basée sur l'endettement des ménages et des Etats.
Or, gonfler la masse de dollar, euro en circulation pèse sur les prix et donc sur la consommation des ménages. Le progrès ne se résume pas à l'autonomie totale du marché financier, à la recherche de la rentabilité à tout prix. Le risque devient la morale du profit; Pour éviter le risque, nos politiques nous abreuvent de "régulation et moralisation" alors qu'il s'agit de remplacer tout le système.
Les profits financiers ne cessent de freiner la croissance de l'économie réelle, entretiennent le chomage et la précarité, pressent les salaires.
Pourtant, tant que le principe des intérêts privés et de leur mise en concurrence sera conservé, la majorité ne bénéficiera pas de cette régulation.
Le sauvetage de l'économie réelle passe par la mise à disposition des techniques financières et des institutions. L'économie doit être mise au service des populations. Chaque pays doit avoir comme orientation centrale la réponse aux besoins des populations, certains de ses besoins sont des marchandises, mais beaucoup relèvent du service public (santé, éducation, logement social..).
Pour renverser la vapeur, il faut donc maitriser les ressources nationales, leur distribution et concevoir les relations internationales comme des coopérations. Cela implique donc la création d'un service public bancaire.

Pour une nationalisation bancaire nationale

Les procédures permettant les nationalisations ne le sont qu'à cette échelle.
Les banques n'ont plus confiance entre elles ce qui a entrainé une crise de liquidités. En revanche, la signature de l'ETAT Français inspire confiance sur le marché financier.
Personne ne connait véritablement le montant total des produits toxiques. Certains économistes l'évaluent à 3000 milliards d'euros et proposent la création d'une Bad Bank capable d'absorber ces actifs litigieux.

Comme les banques sont trop grandes pour faire faillite, elles le sont aussi pour faire partie du secteur privé.
C'est Gordon Brown le premier qui a imposé la nationalisation de la Nothern Rock afin de rétablir la confiance des déposants, nombreux à exiger la restitution immédiate de leurs dépots.

La droite en FRANCE préfère la recapitalisation, l'ETAT n'étant qu'un actionnaire parmi d'autres, temporairement. Dès la consolidation des comptes et l'absorption des actifs toxiques, il laissera la place au privé. La privatisation des profits remplace les pertes socialisées. Mr SARKOSY attend d'ailleurs le moment opportun pour privatiser la Banque postale.

Les 10,5 milliards d'euro accordés aux six banques françaises sont censés non seulement de renforcer leurs fonds propres mais également réouvrir le robinet du crédit aux entreprises et particuliers. Par contre, le mode de gouvernance et les choix stratégiques demeurent l'apanage des banquiers.
L'actualité n'est pas à l'insertion de fonctionnaires dans les conseils d'administration et de surveillance des groupes financiers.


Une nationalisation durable

Si la nationalisation n'est que temporaire, les dirigeants  poursuivront comme seul objectif le remboursement au plus tôt de leur prêt à 8%.
A ce sujet, Nothern Bank, nationalisée depuis huit mois, a déja remboursé 11,4 milliards de livres sur 26;
1500 salariés sont passés à la trappe, l'activité de prêt à l'économie a été réduite, les saisies immobilières ont doublées.

Les seules contreparties demandées aux banques françaises sont " des engagements de nature économique et éthique". L'éthique porte en réalité sur les rémunérations des dirigeants mais pas sur les dividendes versés aux actionnaires. Les engagements de nature économique sur le volume des crédits accordés aux ménages et aux entreprises. Rien ne leur interdit de perpétuer leurs pratiques spéculatives!
Comme la société ne doit rien aux actionnaires et dirigeants, les nationalisations n'impliquent aucun rachat et indemnité de la part de la Caisse des dépots et Consignations et de la banque Postale. Quand aux dirigeants qui partent, deux ans de salaire au maximum mais sans retraites chapeau.
Une fois nationalisée, hors de toute cotation boursière, une banque privilégiera moins la recherche du profit à tous prix. Le financement des entreprises et ménages sera leur objectif principal dans le respect d'une mission de service public.
Les nouveaux dirigeants seront controlés par l'ETAT, salariés, syndicats. Bienvenue aux Banques qui servent l'économie!
Le résultat des nouvelles institutions proviendra des seuls intérêts réalisés sur les crédits accordés et non plus de la spéculation financière et des commissions imposées aux clients. Nous devenons du coup usagers.

Publié dans solution du jour

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